Les textes
« Il faudrait apprendre
À vivre avec ça,
À déboucher
Des chemins creux. »
(Eugène Guillevic)
Sur commande (ou à s’emporter)
Tu es entré et tu as dit J’aime surtout ce qui est joli, les paysages, les portraits d’enfants ou les images de la Nature, là, quand il y a du flou derrière.
L’ébauche
Jusqu’à ces silhouettes saisies par l’étau, dansantes déjà, une pensée suspendue, surprise, mais qui promet la prochaine valse.
Ajkal
Seules certitudes : la fièvre était revenue et le train avait trois bons quarts d’heure de retard.
Filages
Au train où vont les choses, la mémoire de cette famille se limitera à un album photo, où personne ne saura plus rien des visages qui y dorment, des vies, des reliefs estompés.
Garros Paradize…
Au cabaret du paradis perdu, c’est la dernière ce soir. On ferme et on se demande ce qu’il adviendra de nous après.
Neuf nuits d’affilée (et puis une autre encore)
La faim fut mon premier désir, le manque ma première peur.
Ali ou l’ombre d’un manque
Le 19 octobre la température extérieure ressentie en soirée était de vingt-et-un degrés.
Les dieux du stade
C’est la revanche de la cohorte des ricaneurs, de ceux qu’ont la plus grosse sous les douches.
Un ciel comme vous le dites
Depuis longtemps, je ne distingue plus qu’un ciel recroquevillé, sans surprise.
Tachycardie
Elles glissent dans nos vies, sur la toile cirée de la cuisine, et finissent avec les épluchures sans qu’on les ait vraiment vues.
Déménagements
Appartement vide. Vide de meuble, vide de vie. Un matelas, un poste de télévision à même le sol.